Comment dessiner un groupe de voiliers

Dessiner un groupe de voilier, c’est d’abord dessiner un groupe, donc voir plus souvent en silhouette qu’en détail.

Ne pas chercher a dessiner des bateaux, mais déconstruire en forme géométriques de base.

Grouper et connecter les formes entre elles plutôt que de chercher à détailler

Se garder d’interpréter, de nommer les objets, regarder les formes, les proportions

Penser silhouette, simplifier les objets dans un premier temps

Ce que j’aime bien en peinture, c’est que le calcul mathématique est plutôt simplifié. On n’est pas en base hexadécimale, ni même décimale, en fait, on compte comme ça : Un, deux , trois, tas.

Donc pour les bateaux, comme pour pas mal d’objets, dès qu’on a un groupe de plus de trois bateaux, on fait un tas !

Un, deux, trois, tas de bateaux.

Et le principe des tas, c’est qu’on ne les compte pas, on ne les différencie pas non plus, c’est un tas, donc on marque juste la forme extérieure.

Et du coup, on essaie de simplifier dès que l’on peut, par exemple, pour ces 3 bateaux ;

on va dessiner le contour du bateau a gauche, isolé, et on va connecter les deux autres bateaux, c’est-à-dire que l’on va dessiner le contour entre l’eau et les bateaux, mais pas entre les bateaux. Hé oui, je sais, vous auriez tendance à vouloir séparer les bateaux, parce que vous savez, vous que c’est 2 bateaux différents. Et vous allez investir beaucoup de temps et d’énergie a essayer de séparer ces bateaux qui, visuellement, sont très proches et dont on ne sait pas toujours très bien ce qui les sépare. Alors on raisonne, avec notre cerveau, on surjoue la séparation, et on obtient un truc artificiel et peu élégant.

En fait, pour savoir que ce sont deux bateaux, il nous faut très peu de choses. Un rectangle posé sur l’eau, avec une proue qui forme un angle suffit pour définir un bateau. Un mat dessus, c’est un voilier. Si on a deux rectangles avec des mats dont l’un est un peu plus haut que l’autre, on va identifier cela automatiquement à deux bateaux. Et pour créer l’impression d’en avoir trois, vous n’avez qu’à rajouter un mat, on va présumer automatiquement que la coque est cachée derrière les deux premiers.

Et dans le lointain, un voilier ca devient quoi ?

Dans des conditions normales d’utilisation, un voilier est posé sur l’eau.

La terre à tendance à être ronde, surtout les jours pairs, ce qui signifie que quand on regarde les bateaux à l’horizon, la première chose qui disparaît à l’horizon ( et sous les vagues), c’est la coque. Donc, plus les bateaux sont loin, plus leur coque est etroite, et très vite, on ne voit plus que la voile.

On ajoute la perspective atmosphérique ( entre autres; plus une chose est loin, plus elle devient petite, sans détails, moins contrastée et bleuâtre.) et on commence a avoir une bonne idée de ce que devient un voilier dans le lointain; un petit triangle gris bleu clair, ou un tas de triangle gris bleu clairs.

Reste la question de notre point de vue. Si on est sur une hauteur, les formes vont nettement moins se confondre, du coup, ça devient une collection de petits bouts de rectangles ( avec des triangles si il y a des voiles).

En passant, on est sur cette image sur une vue « axonométrique » ou « cavalière », en gros à 45° au-dessus de la scène, et c’est généralement comme cela que se représente votre cerveau gauche ( celui qui raisonne) les choses… gardez la chose à l’esprit quand vous êtes sur la plage et que votre bateau commence à avoir un toit et un fond. ( si vous êtes sur un quai et que vous surplombez le bateau, la , pas de problème, mais vous allez constater que l’horizon sera un peu, ou beaucoup plus haut)


quand on est en avion, en ulm, en levitation, ou dans sa tête, on a tendance a voir les choses de haut, genre 45°.

Bon, donc, comment dessiner un groupe de voilier dans le lointain.

Si vous les dessinez un à un, vous surinterprétez ce que vous voyez ( c’est ce que notre cerveau fait le mieux, il extrapole depuis un minimum d’informations et symbolise, dans la vie courante, ça comporte des avantages, pour le dessin, ça ne nous arrange pas toujours).

Donc, la première chose à faire, c’est de regarder ce que l’on voit vraiment, et constater ce que l’on ne voit pas mais qu’on interprète. C’est là que le débutant pêche, il regarde et il interprète tout de suite en symbolisant et nommant l’objet ( « ce sont des voiliers ») et du coup, il essaie de faire ce que son cerveau sait des voiliers. Le peintre, il s’est lentement habitué à voir aussi les formes et à se concentrer sur celles-ci. Bien sûr, il sait que ce sont des voiliers, mais il décortique ce qu’il voit en formes premières ( c’est un rectangle puis un autre rectangle décalé puis un carré à mi-hauteur…) et en valeurs ( noir, sombre, moyen, clair, blanc).

Donc première chose, déconstruire en formes géométriques simples.

Deuxième chose; simplifier, connecter ; traiter un maximum de chose d’abord comme des silhouettes ( que l’on pourra après éventuellement re complexifier).On ne cherche pas à différencier un bateau d’un autre, au contraire, on les regroupe dans un paquet, selon le critère  » a peu près la même valeur gris clair ».
Une petit démo ?

donc voici une photo, libre de droits, avec trois bateaux. compliqué, intriqué…

Le principe est simple, faire la silhouette des bateaux.


Ben voila, en bleu, la silhouette des bateaux ( je n’ai pas fait celui du fond, et je n’ai pas fait les superstructures, trop laid). C’est plutot simple non?

Tant qu’a faire, je rajoute en même temps les reflets, je sais, ca ressemble pas trop à des bateaux comme ca. Ca ressemble pas a grand chose en fait… pour l’instant. Mais notez bien qu’il y a les proportions et le placement ( les bonnes masses au bon endroit).

alors, si vous faites une aquarelle, ca se complique un peu plus, parce qu’il faut reserver les blancs, donc la grande forme sera beaucoup plus decoupée.

Sinon, pour les autres techniques, on rajoute simplement les blancs sur notre grande forme bleue. vous avez vu que simplement en rajoutant quelques blancs ( au bon endroit) on voit tout de suite mieux.

Et enfin, on rajoute quelques noirs. Vous avez vu, pas de détail, pas de complications, j’ai juste rajouté les plots. en fait, je pense forme, pas objet ( pas bateau), et je groupe un maximum ( on pourra toujours compliquer /préciser/détailler plus tard ( sauf bien sur a l’aquarelle, il vaut mieux prévoir avant).

Donc on résume;

  • 1 grosse masse grise patatoïde.
  • des blancs
  • des noirs

a partir de là, on peut toujours raffiner, plus de détails, plus de valeurs… l’essentiel, c’est de partir de la masse

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